Bangkok, Khao San Road 6h30 du matin. Notre taxi nous attend pour un départ à l’aéroport. Destination Bali, Indonésie. Vol prévu à 11h35. La route est dégagée et le temps clair. Nous chargeons le coffre de nos gros sacs et c’est parti. Trajet estimé 1 heure, temps réel 40 minutes. Nous avons préparé le montant exact de l’amende qui nous attend, 19’000 Baht. Après une longue attente devant le comptoir de Malaysia Airlines, nous glissons avec notre charriot vers le premier guichet qui ouvre. Nous sommes les premiers. Hors de question de rater ce vol ! Stéphanie demande si nous pouvons être placé sur la première rangée de façon à avoir plus de place pour ses “grandes” jambes. L’aimable monsieur a manifestement compris “pouvez-vous nous mettre en Business Class?”. Loin de nous cette idée incongrue. Pas une seconde nous n’ aurions osé esquisser la moindre pensée dans ce sens. Mais le destin en a décidé ainsi et nous nous résignons au sort qui nous attend. Nous sommes en Business Class.
Pas à pas nous approchons du guichet des douanes. Le temps semble s’être arrêté. Le coeur serré et la gorge nouée, nous tendons nos passeports à la bonne page en indiquant directement que notre visa est expiré. L’agent de l’immigration fait signe alors à un collègue de nous accompagner au Bureau des “Overstay”. Celui-ci arrive un grand sourire jusqu’aux oreilles. Ce n’est peut-être pas si grave que ça. Sans un mot nous le suivons et il nous demande de nous assoir en face d’un homme à la carrure impressionante. L’auraient-ils placé là pour nous intimider ? Il nous regarde et demande pourquoi nous avons dépassé de 19 jours. “That’s a lot” précise-t-il. Nous nous excusons en expliquant que nous pensions avoir 60 jours. “That’s our mistake, sorry”. Il sort sa calculatrice et nous montre le montant de l’amende. Nous réglons l’addition et repartons en le remerciant gentiment d’avoir ainsi purgé notre pêché. Jackpot ! 19’000 Baht dans les caisses de l’état. Merci les touristes!
A la porte de l’avion deux charmantes hôtesses nous accueillent “welcome on board”. Sièges 1A & 1C. A peine assis l’une d’elles nous demande “what would you like to drink Mr and Ms Notario?” Nous récompenserait-elle d’avoir bravé les autorités Thaïlandaises? Ou peut-être est-ce un piège? Nous trempons nos lèvres imperceptiblement dans les breuvages qu’elle nous tend. Pas de réaction. Nous ne sommes pas en danger. L’hôtesse reste au petits soins tout le long du voyage; menu à la carte et boissons à discrétion..s’il vous plaît. Nous étendons nos sièges et nos jambes, déployons les écrans cachés dans nos accoudoirs et profitons d’un bon film pour oublier ce mauvais épisode.
Arrivé à destination vers 19h, passage obligatoire par le guichet “Visa on Arrival”. Cette fois c’est sûr, nous n’avons que 30 jours. En traversant les “customs” un jeune douanier nous fait signe de nous arrêter et d’ouvrir le grand sac de Stéphanie. En fouillant entre les pantalons et les t-shirt, il sort un sac de congélation rempli de tampons alignés façon Rambo. Mais qu’est-ce donc demande-t-il naïvement. En toute élégance, Stéphanie ne manque pas l’occasion de lui mimer explicitement le fonctionnement d’un tampon et sa destination. Ils nous laissent repartir aussitôt avec un grand sourire.
Nous sommes en Terre d’Indonésie.
Après votre départ précipité de Thaïlande, il faudra peut-être dorénavant tout de même vous imposer un regard occasionnel dans un calendrier, car votre projet de 12 mois – dont vous avez déjà entamé le 4e – prévoit encore: « Nous irons ensuite au Cambodge, Vietnam, Laos et Indonésie. Après quoi nous enchaînerons avec l’Australie ou la Nouvelle Zélande. Suivra l’Amérique du Sud avec l’Argentine, le Chili, le Pérou et la Bolivie. » Vous pourrez continuer la plongée à la piscine des Vernets et le surf sur le lac Léman…
Continuez à vous remplir de toutes ces magnifiques vues, à faire de belles rencontres, bref, à vous faire plaisir !
La classe